Visite des collègues de FDH – 2ème partie

Publié le par Romain Ferretti

P5130012.JPGLe lendemain, levé 7h00 pour une visite du projet à Tarma. Au cours de ces 3 mois, je ne m’étais jamais rendu dans cette province, pourtant zone ciblée par le Consorcio avec la province de Concepción. Au programme : remise du plan de développement  économique local au maire, puis visite de producteurs de papas, cuyes et fleurs.

 

Le voyage de la veille ayant laissé des traces, nous sommes tous un peu fatigués, mais fort heureusement la nouvelle route reliant Jauja à Tarma nous offre un voyage plus calme que la veille, ce qui, je suppose, ne déplût pas à Odile et Isabelle. Pendant quasi deux heures nous passons donc par divers paysages : des champs d’alcafochas (= artichauts) de Concepción au lomo largo, surnom donné par la population au paysage désertique local, en passant par des mini gorges bordées par une rivière… Bref encore une fois sur près de 110 kms, nous avons pu goûter à toute la diversité du paysage andin.

 

Après un petit-déjeuner qui a plus consisté à attendre les plats qu’à se nourrir, nous filons à la municipalité provinciale où Odile et Isabelle sont invitées à partager quelques mots avec le maire, apparemment très dynamique. Puis direction la salle des actes où Jackie, responsable de la composante « Plan de développement concerté et budget participatif » du projet, a prévu de remettre le plan de développement économique local a la municipalité provinciale. Bien que cette partie soit normalement du ressort de la composante « Développement économique local » elle s’en sort très bien, et expose pendant une vingtaine de minutes le contexte économique locale et les 7 sous-secteurs économiques dégagés tout au long du processus, qui en tout et pour tout, aura duré moins d’un an. Ce document a pour objectif de donner aux autorités locales un cap à suivre à moyen terme (de 3 à 5 ans selon la municipalité). C’est donc très logiquement qu’il est remis au maire. 

 

La cérémonie, très « officielle » comme je les aime, prévoit aussi la mise en place d’un Comité de suivi du plan de développement économique local, chargé de faire respecter le document et constitué de représentants de chaque sous-secteur économique identifié ainsi que de représentants des autorités locales et associatives. Dans un second temps, le maire provincial, en sa qualité de coordinateur intérimaire fraîchement « élu », s’engage à appliquer le plan et fait jurer à chacun des membres du comité son engagement. Si je m’attarde un peu sur ces détails c’est que la remise de ce plan a vraiment pris une tournure ultra officielle, qui m’a énormément étonné, et qui, je l’espère, sera suivie d’actes et de projets. Néanmoins, je ne comprends pas pourquoi un comité a été créé alors que justement une sous gérance du DEL existe en ces lieux. Une réponse possible serait que justement le comité, de par sa formation hétérogène, servirait d’organisme de contrôle des décisions et actions mises en place para la sous gérance, seulement constituée de fonctionnaires municipaux.

 

Après ces 3 heures cérémoniales, Abelardo nous emmène sur les hauteurs de Yanama, dans le district de Palca, afin de rendre visite à des éleveurs de cuyes et de papas. De nouveau, nous visitons une serre de semences de papas… L’éleveur de cuyes nous explique quant à lui que maintenant il s’occupe mieux de ses bêtes, en grande partie grâce aux formations reçues par les membres du Consorcio. Il sait désormais quoi utiliser comme médicament afin de lutter contre les parasites et la salmonelle, ennemis des cochons d’Inde. Les producteurs de Yanama nous offrent très gentiment le déjeuner, constitué de papas, habas (= fèves) et bien entendu de cuyes. Ces derniers ne semblent pas du goût d’Odile et Isabelle, et, de mon côté, je me retrouve de nouveau avec un sac d’os mais aucune viande à manger. On a beau me dire depuis le début de mon stage que c’est un plat riche et raffiné, je n’en vois toujours pas la couleur. Les américains et japonais qui en importent eux doivent la voir… Et pour clore le tout, les producteurs nous offrent une caisse de cerveza (= bière), soit 12 x 675 mL = … près de 8 litres de bière pour 5. Si c’était de trop pour nous, on s’est vite rendu compte qu’après notre visite de l’élevage de cuyes, une bonne partie avait été descendue.

 
Nous redescendons sur Palca le ventre plein, entre la chaleur ambiante et les manœuvres d’Abelardo pour nous ramener à bon port. Mais auparavant, Elmer, coordinateur de la composante « Développement agricole » veut nous montrer les champs de fleurs et les serres de semences de fleurs et papas construits par le projet. Je profite de nouveau de l’occasion pour interviewer deux producteurs, entretien que j’ai déjà résumé dans un post précédent.

 

Retour à Tarma, où je dois retrouver mes collègues locaux, Cesar et Adela, qui de passage dans le coin, s’étaient proposés de me ramener à Huancayo. Odile, Isabelle et Abelardo passant la nuit sur place, je me P5020052.JPGsépare d’eux, les remerciant de m’avoir associé pendant ces quelques jours à ces visites terrain, tellement utiles pour appréhender au mieux les nécessités et solutions possibles locales.

 

Bilan de ces 3 jours : beaucoup de choses apprises aussi bien sur le projet que sur une profession à laquelle je pourrais peut-être me destiner, mais aussi des doutes, aussi bien sur le crédit à apporter aux propos des uns et des autres, que sur le projet.

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D
Trop mimis la photo, Isa, Odile et Romano.
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A
J'avoue que je suis jalouse ... de son teint bronzé et de son écharpe à fleur! Le gringo serait-il en train de se transformer en péruvien?
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L
C'est sur que j'en connais une qui doit être jalouse là ;)
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S
Ty es bô mon fils !
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