Voilà c’est fini

Publié le par Romain Ferretti

PB170195.JPG3 mois et demi sont passés, et j’ai dû laisser mes amis et collègues péruviens pour retrouver famille, amis et collègues en France. Que dire si ce n’est que ce genre de situation, je commence à y être habitué : Angleterre, Espagne, Pérou, les pays changent, mais pas les adieux.

 

3 mois et demi déjà… C’est fou ce qu’en si peu de temps les choses changent. Dans la tête d’abord, avec des questions qui trouvent des réponses, et des nouvelles qui en attendent. Autour de moi ensuite, en voyant la situation des uns et des autres évoluer, à ce moment charnière de notre existence où la joie de la fin des études laisse place à l’angoisse (relative) de trouver un boulot. Là-bas au Pérou enfin, avec des collègues temporaires qui reprennent un guide que j’ai commencé et espère avoir mis sur de bons rails.

 

J’avais voulu créer ce blog comme souvenir de cette formidable expérience vécue au sein de la population péruvienne. J’y ai laissé des avis, parfois prêtant à la controverse, expliqué ma vision de la société péruvienne, ou, devrais-je plutôt dire huancaina (= de Huancayo), présenté les avancées dans mon travail, ou encore détaillé grâce à Alma notre voyage de deux semaines dans le sud du pays. Ce mélange personnel/professionnel a été assez difficile à gérer mais je ne pouvais vivre cette aventure sans en faire partager a veces les joies et les peines.

 

Car des peines, il y en a eues. Devoir se séparer de sa petite amie et ses proches restés au pays, alors que la destination choisie reste malheureusement synonyme de « risque » pour la majorité des gens ici. Devoir ronger son frein lorsqu’on pensait avant de partir que l’on allait rencontrer davantage de producteurs, et qu’au final les aléas du calendrier du projet font que cette envie ne trouve écho sur le terrain, me laissant de longues journées aux bureau d’ADEC-ATC à Huancayo. Passer certaines nuit très difficiles après avoir eu la mauvaise idée de manger du porc ou de boire une bière (euh plusieurs en fait) dans un verre qui a tourné toute la nuit. Se sentir étrangement seul dans le coffre d’un break pendant 3 heures entre Cochas et Huancayo, et n’avoir qu’une seule envie : celle de s’arrêter à tous les kms pour donner une chance à son estomac de se sortir indemne du voyage. Et enfin, devoir se séparer de personnes auxquelles on s’était une nouvelle fois attaché, et qui m’ont immédiatement intégré à leur famille respective…

 

P5080068.JPGMais en 3 mois et demi, les moments de joie sont bien entendu supérieurs, et de loin, aux moments difficiles. Comment ne pas se souvenir de cette soirée crêpe organisée chez Rebecca, avec une petite partie de Jungle Speed qui en aura fait marrer plus d’un ? Ou des innombrables sorties en boîte, mariage, baptême et autres, ou, mis à part la bière, la musique était très bonne ? Comment oublier ces quiproquos dus aux différences entre vocabulaire d’Espagne et d’Amérique Latine, qui débouchaient sur de bonnes rigolades, autres spécialités péruviennes, en rentrant de Comas, Cochas, Tarma ou encore Mariscal ? Ou les rires des enfants devant les pitreries du payaso (= clown) lors de l’anniversaire de la petite Karlita ? Et quid de cette soirée dégustation vin/rillettes ? Ou encore la réaction d’un auditoire, tout étonné que je m’adresse directement et sans protocole au maire de la province ? Ou enfin la partie de « Loup-Garou del Tambo » chez Soñita ? Sans oublier les deux Shoot'n'Caps remportées par Rebecca, du haut de ses 61 ans, lors de sa soirée d'anniversaire ?

 

3 mois et demi de pur bonheur au final, aussi bien sur le plan personnel que professionnel. J’ai découvert des gens avec un cœur énorme, toujours prêt à m’aider en cas de coup dur comme Rebecca qui s’est démenée pour me trouver une chambre en face de sa maison car son mari ne veut pas que je dorme sous le même toit que ses filles. On m’a aussi enfin confié une véritable mission, avec la coordination de ce guide de Concepción, et bien que le guide ne soit pas du tout terminé, j’espère avoir apporté les bases nécessaires à la bonne mise en place du processus.

 

Qu’est-ce que ce stage m’aura apporté ? Une meilleure compréhension du contexte et des besoins locaux d’une part. Une nouvelle réflexion sur le type d’aide internationale à fournir aux pays en voie de développement d’autre part quand l’on voit que les collègues péruviens étaient tout aussi, voir plus, compétents que moi. Et enfin, de nouveaux amis et contacts sur place, que j’espère revoir le plus rapidement possible avec Alma.

 

PB120065.JPGJe laisse donc un pays extraordinaire où le campesino de la sierra, malgré des conditions de vie très difficiles, reste toujours souriant et accueillant, où les bus se font la course dans les rues, où les éboueurs passent à 6h30 du mat’ radio à fond, où l’almuerzo (= déjeuner) te coûte 3 soles, où le lama n’existe pas que dans notre imaginaire européen, et enfin où le retard institutionnalisé, la fameuse hora peruana, bien que cheval de bataille des autorités nationales, a encore de beaux jours devant elle.

 

Dans la chanson qui porte le nom de ce post, Jean-Louis Aubert dit « Ne sois jamais amer, reste toujours sincère ». Je ne serai jamais amère d’avoir quitté le Pérou, car j’ai retrouvé ma vie ici, mais je tâcherai de rester toujours fidèle et sincère envers les personnes rencontrées sur place et qui elles aussi font ce que je suis devenu aujourd’hui : Romain, 23 ans, jeune diplômé en Gestion de l’humanitaire, et en route pour découvrir de nouvelles cultures.

 

PB150118.JPGJe ne pouvais oublier de saluer mes amis et collègues sur place : Sonia, Miguel, Bryann, Melany, Katia, Maggaly, Rebecca, Lili, Lucio, Maria, Patty, Karla, Michel, Hugo, Julio, Cesar, Adela, Abelardo, Gloria, Miguel I., Pilar, Walter, Wilson… J’espère vous avoir apporté autant que vous l’avez fait durant ces 3 mois et demi à Huancayo.


¡Gracias a todos!
Ojala nos volvamos a ver pronto


Ce blog n'est pas (encore) terminé. Je vais écrire d'autres articles sur le mode de vie sur place, sur quelques soirées passées là-bas, et Alma et moi finirons de narrer notre voyage.

Publié dans Personnel

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